California Vibes en terres belges

NOÉMIE MEIJER - Décoratrice d'intérieur

Par: Aurélie ROUTHIER

En cette époque post-pandémique, il y a ceux qui s’exilent toujours plus au Sud en quête de vie ensoleillée. Et il y a ceux qui décident que la lumière, c’est à eux de la faire jaillir, quelque soit la latitude.

Noémie fait partie de cette deuxième catégorie : celle qui croit que l'on a tous le pouvoir de “faire-soleil” dans notre vie, et avant tout dans nos lieux de vie.  Lorsqu’elle nous a ouvert les portes de sa “Maison Californienne” en pleine campagne belge, par un temps grisailleux et humide, on a vraiment saisi combien un intérieur bien repensé pouvait rayonner au-delà des murs !

Chez SAUDADE, on adore les créateurs et encore plus ceux qui donnent des secondes vies aux choses.  Ta maison en est le meilleur exemple, tu nous la décris ? 

L'idée de rénover, donc de donner une seconde vie, était dès le départ très importante pour mon mari et moi. Lorsqu’on a visité cette maison, on a tout de suite été sensibles à son histoire et à ceux qui y vivaient. Il n’y a eu qu’une même famille pendant 45 ans. Cela voulait dire que dans ces murs des émotions se sont transmises, et qu'à notre tour on allait pouvoir transmettre à nos enfants, plus que de la pierre mais une histoire, une mémoire.   

On a donc recyclé les murs existants, en acceptant la contrainte, pour être encore plus créatifs. C’est infiniment gratifiant de créer à partir de quelque chose, démarche que j’ai dans tous les Do It Yourself que je propose.  

Ce qui frappe le regard c’est la luminosité des lieux, qui contraste avec l'extérieur. Est-ce à dire que la décoration d'intérieur peut vraiment prendre le pouvoir sur l’environnement / les contingences géographiques ?

On a visité la maison un soir de fin Octobre. Il faisait quasiment nuit, l’air était humide. Il n’y avait que des matériaux froids, de la pierre brute. Tous les voyants auraient été au rouge pour la plupart des gens mais on a vu le potentiel, les volumes, le côté fluide et traversant des étages. C'était certes un pari.

L’objectif était d’avoir une maison très lumineuse avec des volumes qui respirent. L’inspiration est la maison californienne des années 70 : des lignes horizontales, une communication extérieure et intérieure, des matériaux chaleureux, des tons neutres, peu d’objets, beaucoup de minéral. On s’est laissé influencer par la maison, par l’enveloppe et oui, en quelque sorte on y a fait rentrer un soleil permanent ! 

Dans son livre Philosophie de la maison, l’espace domestique et le bonheur,  le philosophe Emanuele Coccia parle de “faire maison”, tu en penses quoi ?

Je ressens cette expression comme le devoir d’investir ses propres espaces, son habitation, de prendre le temps d’y insuffler sa personnalité, son caractère. Quand je travaille pour mes clients, je leur demande souvent ce qu’ils souhaitent ressentir lorsqu’ils franchissent le pas de chez eux, et bien que certains mots clés ressortent régulièrement, d’autres sont très personnels. On peut avoir envie de douceur, de calme, de sérénité, ou bien plutôt de joie, de gaîté, de peps. On va traduire cela différemment selon chaque projet, chaque personnalité, pour que chacun puisse se sentir chez soi, chez lui. C’est un peu cet aboutissement-là, fruit d’un cheminement, “faire maison”, non ?  

Qu’est-ce qu’avoir du goût pour toi ?

Tout d’abord, c’est très subjectif ! Le goût selon les uns sera bien différent selon les autres. L’important selon moi est de faire confiance à son instinct… ou à un professionnel à qui on confierait sa déco :). Développer son propre goût, c’est plutôt pour moi synonyme de marier les coloris, les matériaux, faire entrer la lumière, coordonner tout ça pour obtenir une ambiance dans laquelle on se sente bien. De nouveau, chacun a sa notion de “se sentir bien chez soi”: pour certains ce sera être au calme, rassuré, apaisé, chaleureux, pour d’autres ce sera s’y sentir joyeux, plein de vie, d’inspiration. Avoir du goût, selon moi c’est surtout savoir marier les éléments pour obtenir ce fameux “comme chez soi” dans lequel on se sent bien.  

Où as tu placé ton tapis SAUDADE ?

Mon tapis SAUDADE est à l’étage, dans le couloir qui dessert les chambres. De coloris neutres, il apaise l’espace, ne le surcharge pas, l’habille en douceur ; c’était important pour moi d’y placer un tapis chaleureux et douillet, pour annoncer le confort des chambres à venir. Avec son design soigneusement choisi, il étire visuellement les murs et élargit le couloir : parfait comme effet d’optique !

Si ton tapis pouvait parler, il nous dirait quoi de sa nouvelle famille ?

Qu’il nous voit le traverser chaque matin, reposés et prêts à croquer la journée à pleines dents, des projets et to-do-lists plein la tête. 

Qu’il nous voit le retraverser chaque soir, pour aller se coucher fatigués mais remplis de nos journées créatives, inspirantes, et épanouissantes. 

Qu’il entend les mots doux de ceux qui s’arrêtent observer les photos qui décorent son couloir.

Qu’il ressent les petits pas vifs de notre chaton qui le foule de long en large plusieurs fois par jour, parfois joueur, parfois furie, parfois endormi. 

Qu’il voit passer nos amis, famille dans ce couloir où l’on reçoit nos plus proches et à qui on ouvre les portes de notre Maison Californienne.

Chez SAUDADE, on croit que tout le monde, objet comme humain, a droit à une seconde vie. Dans la tienne, qu'y feras-tu ?

Gérer une maison d’hôtes, ou fabriquer des hamacs aux Philippines, ou encore être céramiste. Mais on peut avoir plusieurs vies en une, non ?  :) 

La Saudade est un mélange de nostalgie et d’espoir. Ton dernier moment de Saudade?

Ces derniers instants où l’on savoure les paysages, les parfums, et les petits rituels de ma Bretagne natale, que je rejoint pour les vacances, en espérant la retrouver vite pour les prochains congés, entourée de mes plus proches. 

T’es plutôt mère coussins ou dame tapis ?

Dame tapis ! Je n’ai pas assez d’une grande maison pour y placer tous mes coups de cœur !

 La question Saudadienne de la fin : l'objet chez toi qui incarnerait le mieux l'idée de la Saudade ?

Les deux petites cages à criquets ramenées de voyage par mon père. La légende veut qu’elles enferment respectivement le bon et le mal de leur propriétaire. Il faut donc veiller à laisser la cage du mal bien fermée, et la cage du bon légèrement entrouverte, pour que cela puisse insuffler du positif à son propriétaire. Je les ai depuis des années, c’est un objet très sentimental pour moi, et dont je trouve la symbolique inspirante. À méditer…! 

Une maison à Lisbonne comme un songe en été
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L'oeil de l'artiste, la main de l'artisan.
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Matières à vivre.  Face à l'Océan
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