Coeurs en été sur jardin d'hiver

Stéphane et Olivier - Petit jardin dans la ville, Olhão, Algarve

Par: Aurélie ROUTHIER

Comme souvent dans la vie, il était improbable que ces deux destins-là se croisent un jour, et comme souvent dans la vie, ces chemins qui se sont rencontrés par hasard - en Algarve, ce bout du monde battu par les vents - se sont mêlés avec évidence. 

Stéphane, fraîchement débarqué en 2019 de Bourgogne, et Olivier, arrivé un an plus tôt de région bordelaise, ont scellé le pacte du beau et d’un art de vivre aussi simple que riche. Avec comme terrain de jeu leur splendide maison à Olhão. Et en fil rouge, la lumière.

Parlez-nous de cette terre du bout de l’Europe que vous avez fait vôtre, Olhão.

Imaginez un labyrinthe de ruelles pavées avec des habitations cubiques blanchies à la chaux ou aux façades en azulejos colorés. Les contaminations du passé avec l’Afrique sont palpables à chaque recoin. On se croirait presque dans une médina d’Essaouira. C’est une ville “vraie” dans laquelle règne encore cette âme portugaise, qu’Arthur Pastor avait si bien photographiée dans les années 40.

Et surtout c’est une ville qui ne vit pas que du tourisme mais d’abord de la pêche. On y hume la sardine grillée à toute heure de la journée.

Et puis bien sûr la présence de la mer, puissante et réconfortante à la fois, que nous côtoyons le week-end pour nous rendre sur les merveilleuses îles de la côte.

Stéphane, tu es une des “âmes” de “Zé e Maria”, quel est l’esprit de cette boutique?

Notre boutique existe depuis cinq ans. C’est Olivier qui l’a fondée avec Claudia Lichtensteinen. Elle a depuis évolué dans son offre au cours des années. Initialement, nous proposions du mobilier, de la décoration, du lifestyle. Aujourd’hui nous offrons également un véritable service en prenant en charge des projets de décoration de maison de A à Z. 

Le fil rouge de tout ce que nous entreprenons, c’est la valorisation du savoir-faire et de l'artisanat portugais à travers des  objets ou projets très contemporains et aux influences multiples. “Zé e Maria” est bien plus qu’une boutique mais un lieu d'échanges et de rencontres avec des artistes locaux que nous avons à cœur de mettre en avant.

Il paraît que vous êtes casaniers, on le serait aussi avec une telle maison ! Parlez-nous d’elle.

Il s’agit d’une maison bourgeoise du début du siècle dernier, avec la façade ornementée avec des azulejos traditionnels,  des très hauts plafonds voûtés, des moulures typiques au mur qu’on a laissées intactes.

Le coup de cœur fut immédiat dès qu’on est rentré dans le salon : volumes, âme et lumière, tout était là pour nous séduire et nous permettre d’apporter notre touche personnelle. Par exemple, la hauteur sous plafond est telle qu’on peut se permettre une tête de lit non pas horizontale mais verticale.

Le tapis Comporta en tête de lit, c’est original !

Son bleu est hypnotisant ! tout comme l’est la mer. Lorsqu’on le regarde c’est quasiment méditatif, on est dans un ailleurs entre ciel et mer.

Bleu par touches donc mais aussi le vert ! Chez vous, le végétal a une place importante aussi bien dehors que dedans. 

Oui en effet il y a d'abord cette grande fresque (Ananbô) qui nous plonge dans un lointain tropical et romantique exprimé par un camaïeu de verts. Et puis toutes les plantes vertes bien réelles elles, à commencer par le grand palmier de la maison. Cette présence du végétal associée au béton ciré couleur sable du sol brouille les pistes entre le dehors et le dedans. 

C'est d'ailleurs cette idée qu'incarne le patio sur lequel s'ouvre notre salon. Et voilà pourquoi nous aimons appeler notre maison un "petit jardin dans la ville". 

Votre définition du beau 

S : Un détail, un imprévu 

O : L'élégance et le chic mais aussi tout simplement quelque chose qui provoque une émotion. Comme cette chèvre sur le tableau de la peintre Meinke Flesseman, une artiste hollandaise qui vit en Algarve. Est-ce que ce tableau est beau? Oui, parce qu'à chaque fois que je le regarde, je suis ému par cet animal qui semble vouloir sortir du tableau.

Le tapis Saudade que vous préférez?

Peut-être celui de notre chambre, le Tavira safran, parce qu’il semble avoir été fait sur mesure pour cette pièce. Notre chambre a un pan de mur de couleur terracotta. Le tapis Safran compose avec lui un duo parfait. Finalement c’est tout l’Algarve qui s’exprime dans cette pièce  : le blanc des murs, le terracotta du sol et le jaune du soleil.

Votre tapis s’envole, il vous emmène où ?

S : les Baléares, Menorca. Finalement un endroit solaire qui ressemble pas mal à ici. Passion méditerranée oblige !

O : au Moyen Orient, sur les dunes de Jordanie.  J’avoue, j’ai une passion pour le sable!

Dame tapis ou mère coussins ?

Mères coussins ! On est casaniers donc les coussins sont des cocons. On est toujours entourés de montagnes de coussins sur notre canapé. Les coussins sont des objets super intéressants car nous permettent facilement de jouer avec la déco, de changer de couleurs quand on en a envie au gré des humeurs ou des saisons !

Dans votre panthéon de gens inspirants, qui mettez-vous?

S : Anna Westerlund, une céramiste talentueuse de Lisbonne. Son travail est vraiment très raffiné, mélange de céramique, de tissu et de perles pour des pièces de décorations uniques. Elle m’inspire beaucoup dans mon envie de création. J’ai d’ailleurs lancé ma première collection de bijoux que nous vendons à la boutique.

O : Mon amie Claudia avec qui j’ai créé la boutique était une personne qui m’a beaucoup inspiré. Elle m’a fait découvrir l’âme de cette ville, m’a raconté l’histoire passionnante de cette architecture si particulière et unique, les légendes qui en découlent et cela a beaucoup eu d’influence sur la rénovation de notre maison.

Les objets sont importants pour vous ?

Ils le sont parce qu’ils racontent une histoire, un moment, de nos vies présentes ou passées. Chez nous il y a un grand couloir où on a fait trois bibliothèques sur lesquelles on retrouve ces objets de cœur.

Un objet “saudadesque” chez vous?

O : le “tableau à la Chèvre”, toujours ! Les chèvres c’est mon enfance, les moments passés ici au Portugal avec mon grand-père. La saudade c’est quelque chose qui nous poursuit tout le temps, de manière positive bien sûr. J'espère que cette chèvre nous (pour)suivra le plus longtemps possible !

Une maison à Lisbonne comme un songe en été
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L'oeil de l'artiste, la main de l'artisan.
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Matières à vivre.  Face à l'Océan
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